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Style de meuble, mieux comprendre les différents styles de meubles.



En survol rapide et non exhaustif des grandes tendances en matière de meubles depuis le milieu du 19e siècle en France, revenons pour commencer vers 1850.


Le style Louis Philippe


Alors même que le règne de Louis Philippe d'Orléans aura toujours eu de la peine à trouver une vraie stabilité (conduisant en 1848 à la proclamation de seconde république) , le style "Louis Philippe" a curieusement traversé les années. Aujourd'hui encore, il n'est pas rare de trouver des meubles d'époque car ils affichent encore un aspect cossu et particulièrement sobre.

Ainsi, on trouve encore des commodes en acajou comme des fauteuils de la même essence (reconnaissables à leurs petites roulettes sur les pieds avant), des armoires en chêne robustes et imposantes , mais aussi le célèbre fauteuil voltaire à haut dossier et large assise, etc…


Ces éléments sont parvenus jusqu'à nous après diverses restaurations ou bien encore ont été réédités au 20eme siècle.

Ainsi fabriqués en bois fruitier (souvent en merisier), la commode à tiroir à doucine de style Louis Philippe est encore bien présente dans les intérieurs français actuels .

Le lit à rouleaux en noyer (ou placage de noyer) garni encore parfois une chambre d'ami ou a été placé dans un salon où il sert aujourd'hui de banquette. Les consoles à hauteur d'appui (toujours en acajou ! ) et dessus marbre restent souvent en bonne place dans un couloir ou une entrée.



Le style Napoléon III


À la fin du règne de l'Empereur Napoléon III ( 1853 – 1870), alors que Paris se transforme sous les grands travaux haussmanniens, la bourgeoisie française apprécie le travail de certains grands ébénistes inspirés par les meubles royaux des 17eme et 18eme siècle. Des procédés industriels permettent déjà de produire de grandes séries : de nombreuses réalisations laquées noir (commodes, tables guéridons, chaises volantes) voient alors le jour. Présentant des thèmes très fleuris (arborant souvent le nœud à ruban inspiré du style Louis XVI) , ornés de bronzes moulés en série et de marbres découpés à la machine, il subsiste assez peu aujourd'hui de ces réalisations .

Les meubles en marqueterie ont souvent mal vieilli, les chaises fragiles et désassemblées à l'usage ont été oubliées dans les caves et greniers , les canapés aux tissus brodés sont très usés. Mais ce sont souvent les bibelots et petits objets de vitrine qui ont le mieux traversé le temps


À la bascule du 20eme siècle, le style Art Nouveau


Vers 1890, on raconte que Siegfried (Samuel) Bing, marchand et critique d'art - alors qu'il organise une exposition à Paris d'art japonais - comprend que la période japonisante touche à sa fin.

Il ouvre alors la Maison de l’art nouveau qui peine à trouver son public. Pourtant l’Exposition Universelle de 1900 met en avant ce nouveau style . Emile Gallé lance l’Ecole de Nancy et son nom est associé à ceux de Antonin Daum , Louis Majorelle et Eugene Vallin.

Leurs techniques novatrices sur le travail du verre conjuguées à une mise en avant d’éléments naturels (plantes, coquillages, papillons) rencontrent un vif succès. A Paris , Louis Majorelle s’attache à la réalisation de meubles qui aujourd’hui encore restent très recherchés des collectionneurs.

Le style de ces éléments décoratifs est très reconnaissable et les parisiens le connaissent bien chaque fois qu’ils empruntent le métro (grâce à Hector Guimard qui en a dessiné les entrées…)

Ces meubles sont assez rares aujourd’hui et souvent assez couteux. Le début de la Première Guerre Mondiale sonnera la fin du mouvement Art Nouveau.



Fin de la première guerre mondiale et naissance de l’Art Décoratif


À Paris en 1925, l’exposition internationale des Arts décoratifs marque réellement le début du mouvement . La maitrise du béton armé donne aux bâtiments construits un style simple, géométrique et surtout aucun élément superflu ne vient perturber l’harmonie de l’ensemble. L’art déco prospère et s’impose par opposition au style Art nouveau jugé par beaucoup trop chargé et au style trop tourmenté.

De cette période, bon nombre de meubles sont parvenus jusqu’à nous : nos grands-parents les ont reçus en héritage et ils ont bien souvent conservé les grands meubles de salon, les armoires de chambre et parfois les lits.

C’est pourquoi, buffets, fauteuils , petits meubles de rangement aux lignes simples et au décor sobre restent encore très abondants sur le marché de la brocante.

Mais comme souvent, seules les grandes signatures telles que Rulhmann, Perriand, Breuer trouvent leur place dans les catalogues de vente spécialisées des grandes maisons de vente aux enchères. Cette fois, c’est le début de la seconde guerre mondiale qui marque la fin de la période Art Déco.


L’après guerre, période de reconstruction à marche forcée, avènement du formica et des meubles bon marché


A partir des années 1950 et plus encore dans la décennie à suivre , il faut reconstruire vite, reloger de façon décente les français et leur donner accès à des équipements de grande consommation facilement finançables.


La femme au foyer qui deviendra dans les années 1970 la femme au travail est l’objet de toutes les sollicitations. Dans la cuisine, la table en formica à rallonges masquées, comme le buffet de la même matière, sont présentés comme la solution pour lui simplifier la vie : ils sont robustes et faciles à entretenir.


Dans la chambre des enfants, la commode à pieds compas en placage de chêne blond fait merveille. Dans le salon, le meuble living - réalisé souvent en contreplaqué, mais recouvert de placage d’essence noble – palissandre, acajou, … et à la désignation très valorisante envahit les foyers.


Ces meubles fonctionnels, simples et bien conçus restent assez recherchés aujourd’hui encore surtout s’ils sont de petite taille et en bon état. Les meubles de grands volume présentant un style désormais trop daté ont été bannis par le marché.


Inspirés de ces années, les grandes enseignes proposent aujourd’hui en abondance des rééditions de meubles polyvalents aux tissus et tons plus contemporains.


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